Victor Mercier-Gallay : Quand fonction rime avec passion
Voilà maintenant 8 ans que Victor Mercier-Gallay est rentré au club, d’abord par la petite porte comme BPJEPS pour finalement prendre en main les rênes de l’école de foot. Nous avons rencontré Victor pour une longue interview au cours de laquelle il a évoqué son métier, sa passion pour le football, les rencontres et expériences enrichissantes qui ont jalonnées son parcours.
Quelle est ta formation ?
VMG : « J’ai été pris par le club, il y a 8 ans, pour un BPJEPS en deux ans au sein de Sport Leman. Ensuite j’ai passé le BMF (Brevet moniteur de football) puis le BEF (Brevet entraîneur de Football) toujours ici, je suis fidèle au club. Wahid Chaouki m’a formé et quand il a basculé sur le foot à 11, j’ai pris le poste de responsable de l’école de foot »
La partie terrain est celle qui me plait le plus
Le président, Jean-Louis Escoffier, et Wahid Chaouki t’ont confié les clefs de l’école de foot depuis plusieurs années maintenant, comment a-t-elle évolué au fil des saisons tant au niveau du contenu que des effectifs ?
VMG : « J’ai essayé de garder ce que j’avais appris avec Wahid et l’expérience que l’on m’a donné. Il y a eu un peu de chamboulement au niveau des éducateurs, certains sont au club depuis plusieurs années mais ça n’a pas toujours été les mêmes. Au niveau des effectifs, on a juste un petit manque au niveau des U7 du fait que l’on n’ouvre pas d’entrainements « Baby foot » de 4 à 6 ans, ce qui se fait dans d’autres clubs. Au niveau des contenus, on essaie d’avoir un éducateur pour 8 joueurs chez les plus petits et un éducateur pour 10 joueurs pour les autres catégories afin que les joueurs s’épanouissent et qu’on leur amène un maximum de contenu. A côté de ça, on fait aussi des réunions éducateurs pour échanger sur ce que l’on met en place. Sur les sites de Thonon et Evian, on a les mêmes séances d’entrainement. Je formalise les séances, les éducateurs piochent dans un cahier de séances qu’on a mis en place depuis de nombreuses années. On a aussi des séances types. »
Qu’est ce qui te plait le plus dans ton poste ?
VMG : « Tout me plait, je trouve ça très enrichissant d’être sur les catégories de jeunes. Les enfants, même les plus petits, sont éveillés et toujours à l’écoute, ils viennent à l’entrainement pour quelque chose qui leur plait. J’aime l’échange avec les éducateurs. Parfois c’est difficile de perdre des éducateurs d‘une année sur l’autre car il y en a qui ont cette fibre et qui sont investis mais ne peuvent pas assurer leur rôle et leur travail à côté. D’un autre côté, on rencontre de nouveaux éducateurs et comme le club a pas mal changé ces dernières années, on est amené à côtoyer un grand nombre de personnes d’horizons différents. La partie terrain, c’est celle qui me plait le plus car quand on fait le métier d’éducateur on aime forcément aller sur le terrain. »
C’est important d’être passionné
Quel est le point que tu aimerais améliorer ?
VMG : « Notre plus gros travail est d’augmenter la qualité de notre école de Foot notamment sur le contenu qu’on met en place, d’aller encore plus loin dans le développement de nos joueurs pour gagner du temps sur leur formation. »
Lors du recrutement d’un éducateur, quelle qualité est indispensable pour encadrer des petits ?
VMG : « La passion. C’est important d’être passionné par ce que l’on fait, d’apprendre et de retransmettre. Depuis quelques années, on essaie d’éveiller nos joueurs des catégories U16-U18 à cette fibre « Foot », l’idée est d’avoir des joueurs qui se forment comme éducateurs. On a aussi des éducateurs qui sont parents sur les petites catégories, ils ne viennent pas que pour leurs propres enfants mais aussi pour les autres et ceci est important. »
Les enfants à l’école de foot sont jeunes donc les parents sont assez présents. Comment se passent les relations avec les parents ?
VMG : « L’accompagnement des parents est vraiment très bon au sein du club. Chaque année en début de saison, il y a un petit rappel à faire par rapport à l’implication des parents car on veut que l’enfant crée sa ligne de conduite par rapport à ce que l’on enseigne. Parfois on a des parents au bord du terrain qui donnent des consignes aux enfants, ce n’est pas méchant mais notre mission est de leur dire que leur rôle est d’encourager leurs enfants et qu’ils doivent nous faire confiance puisqu’ils nous ont confié leurs petits. C’est comme ça que leur enfant pourra progresser. »
On peut encore s’améliorer dans le domaine de la communication
En tant que responsable de l’école de foot, comment parviens tu à coordonner les différents sites de pratique ?
VMG : « Mon rôle est vraiment sur Thonon et Evian. On a des responsables de catégories sur les différents sites avec lesquels il y a des échanges. On met en place une trame de fonctionnement et tous les éducateurs doivent essayer de s’y tenir et je trouve que les éducateurs jouent vraiment le jeu. Mon rôle est de passer sur les séances des différentes catégories, ce moment là est super riche car la réalité d’une séance nous fait progresser. L’important est d’avoir de la communication et dans ce domaine, on peut encore s’améliorer. »
Y a-t-il des objectifs qui sont fixés en début de saison à l’école de foot ?
VMG : « Il n’y a pas d’objectifs de résultats puisqu’il n’y a pas de compétition mais dans chaque catégorie, il y a des objectifs techniques et tactiques mis en place notamment sur l’évolution des joueurs. Dans nos séances d’entrainement, on travaille sur ces objectifs afin que le joueur puisse avoir certains acquis lorsqu’il bascule sur la catégorie supérieure. »
La labellisation amène une reconnaissance
Cette saison, le club veut renouveler son « Label jeunes », j’imagine qu’un tel label est un atout pour l’école de foot ?
VMG : « Ça nous permet dans un premier temps d’identifier les besoins et les manques de notre club, d’avoir un diagnostic. Il amène aussi une reconnaissance. Quand une école de foot est labellisée, ça parle aux parents. Ça nous permet également d’envoyer des éducateurs en formation car c’est une condition pour obtenir le label. Dans la suite logique du projet du club, l’obtention du label est importante. Quoi qu’il en soit label ou pas label, nous devons mettre de la qualité dans notre travail à l’école de Foot. »
Il faut être capable de s’adapter
Tu es aussi l’éducateur de l’équipe U16R1, ça ne doit pas être facile de conjuguer ces deux postes, le public est totalement différent, d’un côté de jeunes enfants, de l’autre des ados ?
VMG : « On est sur deux approches différentes et il faut être capable de s’adapter. Quand on arrive sur du niveau U16 Régional, on parle de résultats, les joueurs sont là pour gagner des matches. A cet âge-là, il y a un rapport à l’adulte totalement différent, les jeunes sont en pleine croissance, ils commencent à se poser des questions. Sur les 8 années, le club m’a donné l’opportunité de passer par toutes les catégories jusqu’à U16 et par tous les niveaux de pratique, j’ai ainsi pu créer mon expérience mais chaque jour je me dois de m’adapter au public que j’ai en face de moi pour que les séances soient intéressantes. On entend parfois « Ils n’ont pas envie aujourd’hui » mais quand on réfléchit, c’est quand même à l’éducateur ou l’entraineur de mettre le contenu qu’il faut pour que le joueur accroche. Si on met les ingrédients, ça peut parfois marcher un peu moins bien et le joueur est capable de l’accepter mais si on ne met pas les ingrédients, ça ne marchera jamais. C’est à nous de nous remettre en question. »
Propos recueillis par M.B.