Coupe de France Féminine : Alexia Trévisan “Il faut rester concentré et ce sera la clef de ce match”

Dimanche, nos féminines disputeront les 8èmes de finale de la Coupe de France face au RC Lens, avec à la clef un billet pour les quarts de finale, niveau de compétition jamais atteint par notre équipe féminine. Nous avons rencontré la capitaine, Alexia Trevisan avant ce match tant attendu.

M.B. : Depuis le début de l’année, vous n’avez pas disputé beaucoup de matchs et dimanche encore vous n’avez pas pu jouer à Clermont. Vos semaines sont essentiellement rythmées par les entrainements, n’est-ce pas un peu frustrant de manquer de compétition ?

A.T. “Un peu mais on ne s’entraine pas sans objectif, on a toujours un objectif dans le champ de vision. C’est vrai qu’il y a le manque de compétition mais il y a tellement d’investissement et de préparation à l’entrainement que c’est comme de la compet. Cette semaine on est focus sur Lens.”

M.B. : Dimanche l’adversaire (ndlr Lens) sera une belle équipe de la poule A. A quel match t’attends tu ?

A.T. “Je m’attends à un match très rude physiquement avec énormément de duels. Avec mon expérience, j’ai déjà joué des équipes du Nord. Ce sont des équipes difficiles à jouer qui vont beaucoup à l’impact et elles usent l’adversaire physiquement. C’est souvent sur des terrains gras avec des gabarits imposants qui ne lâchent rien. On sait à quoi s’attendre et on l’a travaillé à l’entrainement, on a fait beaucoup de jeux de duels maintenant il n’y a plus qu’a aller chercher la qualif.”

M.B. : Penses tu qu’un match comme celui de dimanche peut avoir une influence positive ou négative sur la suite de la saison ?

A.T. “Non je ne pense pas qu’il puisse y avoir une vague négative derrière. Si l’on ne se qualifie pas, il y aura sans doute une sorte de frustration car il y a vraiment possibilité d’aller chercher un quart de finale. Ça reste une D2. Il ne faut pas oublier que l’objectif premier est le maintien en D2 donc tous les week-ends, c’est comme des matchs de Coupe de France.”

M.B. : Est-ce que tu penses que la grosse défaite concédée par Lens le week-end dernier face à Lille (6-1) peut être un avantage pour vous ?

A.T. “Oui et non. Oui car elles peuvent être dans une spirale négative donc en plein doute. Non car ça peut être une révolte pour elles et elles vont avoir à cœur de se rattraper face à une équipe qu’elles ne connaissent pas.” 

M.B. : Est-ce que cette semaine vous avez étudié le système de jeu lensois ?

A.T. “Les coaches ont étudié leur système de jeu en regardant quasi la totalité de leurs matchs. Tout ce que l’on fait à l’entrainement est en fonction des points faibles de Lens. Leur point fort c’est l’attaque donc moi qui suis défenseure, ce sera beaucoup de gros duels aériens car ce sont de grands gabarits qui savent garder des ballons, qui usent la défense. Tout a été travaillé cette semaine, rien n’a été fait au hasard.”

M.B. Quel est l’objectif pour le groupe et le staff dans cette Coupe de France ?

A.T.T “Aller chercher un quart, ou une demi. Quand on passe les premiers tours, on se dit que ça va bien s’arrêter un jour mais au final, plus on passe de tours et plus on prend des équipes à notre portée et plus on y croit. Mais à un moment donné, on se dit qu’on va tomber contre un gros car il ne reste plus que des équipes de haut niveau. Pourquoi ne pas faire un Yzeure de la saison dernière, ce n’est pas impossible.”

M.B. : D’un point de vue extérieur, on a vraiment l’impression que le groupe vit bien et qu’il y a beaucoup de complicité entre les filles. Est-ce que tu confirmes ?

A.T. “C’est vraiment un groupe où il y a une bonne ambiance. Tout le monde s’entend bien et se respecte et pour moi le respect fait partie de l’école de vie. Chez nous, on a ce respect l’une envers l’autre et ça impacte sur le terrain le week-end. Je n’ai pas toujours connu ça dans les clubs où je suis passée”.

M.B. : Cela fait maintenant 3 saisons que tu es au TEGG, est ce que tu as trouvé ta place ici ?

A.T. “La première saison, on a toujours un peu de mal puisque tout est nouveau et en plus, il y a eu le COVID. Ma première année ici a été difficile en termes de gestion de groupe. On m’avait proposé le brassard de capitaine et j’avais refusé car j’ai senti qu’il n’y avait pas un assez gros soutien de la part du staff et c’était hors de question que je ne me fasse pas respecter. Depuis que le staff a changé avec Thierry/Malou/Ryan pour qui le respect est important, j’ai trouvé ma place et c’est plus facile de tirer un groupe vers le haut et prendre la parole en tant que capitaine. Je parle avec tout le monde, j’ai un peu d’expérience et du vécu et je m’appuie sur ce que j’ai vécu et ce que les anciennes m’ont appris quand j’étais gamine. Je suis quelqu’un qui râle beaucoup et sur le terrain, je ne prends pas de pincettes mais une fois les vestiaires regagnés, c’est terminé.”

M.B. : Il y a une motivation supplémentaire car en cas de qualification, l’équipe féminine atteindrait pour la 1ere fois les ¼ de finale ?

A.T. “Pour le club c’est une motivation, ce serait inédit et même pour la plupart des joueuses, elles n’ont pas connu un quart de finale. On a eu la chance de tirer une équipe de notre niveau même si ça ne va pas être facile.”

M.B. : En tant que capitaine que voudrais tu dire à tes coéquipières avant ce match ?

A.T. “Il faut qu’on soit solidaire, personne ne doit lâcher et montrer de signes de faiblesse. Si je dois avoir un mot pour les filles, c’est d’y croire jusqu’au bout, ne rien lâcher. Un match, ça dure 90’, tout peut se passer. Il faut rester concentré et ce sera la clef de ce match, je pense.”

Propos recueillis par M.B. (Crédit photos Serge Deville)